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LE BLOG DU SITE STEM-OUTDOOR
C'EST LE BLOG DU SPORTIF, DU TRAILER ET DU MONTAGNARD QUE JE SUIS
Vous y trouverez toute mon actualité, des informations me concernant, professionnelles et personnelles.
Mais aussi mes points de vue sur tous les sujets qui me tiennent à coeur. N'hésitez pas à m'écrire vos remarques.
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UTMB® en question
- Par stem
- Le 03/05/2020
- Dans COMPETITIONS
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L’Évènement sportif mondial en question !
Col du Bonhomme lors d'un stage
J'ai eu la joie (et quelques douleurs aussi) d'avoir pu particpé à une dizaine d'éditions, ainsi qu'à la TDS. J'ai aussi eu le bonheur de contribuer un tout petit peu à son organisation en début de son histoire, notre histoire.
Je ne répondrai pas à la question. Qui suis-je pour cela ? Un sportif avec une expérience, certaines connaissances certes...
MAIS voilà ce que j’en pense :
L’Organisation est l’union de personnes intelligentes et responsables. En ce moment ils se réunissent jour et nuit pour prendre la meilleure décision, motivée uniquement pour l’intérêt de tous les passionnés que nous sommes et qu’ils sont. La commune, les communes, les pays liés à l’évènement sont tous impliqués dans cette décision sérieuse s’il en est. Même nous sommes sollicités pour donner notre avis avec le sondage. C’est génial ça ! Merci UTMB !
J’ai une confiance sans faille à nos GO ! Et si la course est reportée c’est que tout a été mesuré. Si elle a lieu, restreignant peut-être le nombre de courses, alors c’est que toutes les conditions de sécurité auront été évaluées comme bonnes et acceptables.
Et s’il a lieu je dis qu’il est largement possible d’arriver prêt pour ce challenge physique et la forme qu’il requiert . Il reste 4 mois pour s’entraîner ! 4 mois !!!! En 2004, quand je fus très en forme, je me rappelle avoir commencé fin juin mes sorties sérieuses. En effet je venais de finir mon stage final de guide. Bien sûr les marches d’approche participaient de ma construction d’endurance mais ce n’était pas idéal. Bref cet argument du manque de temps suite à notre confinement ne tient pas à mon humble avis.
Ces photos de ces paysages qu'offre notre Tour chéri, on les reverra. Rêvons aux prochains temps plus cléments ici ou ailleurs, partout où l'on retrouvera notre liberté encore plus chérie. Pour l'instant préservons notre santé et celle de notre entourage.
Du côté de mes stages comme celui de l'UTMB justement, et tous les autres comme le GR20, j'ai plus qu'un avis mais mes décisions à prendre. D'ores et déjà je sais que je proposerai beaucoup plus de stages privés à 1 personne ou à des groupes d'une même famille, à la journée ou sur 2 journées, en France, sur des terrains accessibles que j'aurais évalués professionnellement comme tels. Pas de refuge, des bivouacs ou un petit chalet perdu dans les montagne, bref le retour aux sources.
Respect à UTMB. Respect pour votre patience et relativisation de la chose. Ce n’est que du Sport comme on dit. Oui mais quand même ça nous fait sacrément vibrer !
SPORTEZ-VOUS BIEN !
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1 - 1 - 1 : Hein ? 1 km ; 1 heure ; 1 hm+ !
- Par stem
- Le 28/04/2020
- Dans S'ENTRAÎNER
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1 Kilomètre, 1 heure et 100 mètres de dénivelé.
C'est bon ! Vous voyez où je veux en venir.
J'aurais pu ajouter 11... Comme 11 Mai
Mais d'ici là, comment je m'entraîne ?
Quelqu'un saurait-il où ces trailers, un moment lors d'un de nos derniers étés... étaient ? Enfin bref, où se trouvaient-il pendant ce stage ?
Ils ne sont pas en nos mêmes reflexions actuelles, juste heureux de cette fin d'ascension, la 2ème sur 3 au total en cette étape, devant un si beau panorama. Fatigués certes mais satisfaits et admiratifs, que dis-je, contemplatifs devant un tel panorama !
MAIS EN MAI FAIT CE QU'IL TE PLAÎT ? NAN !
En ce moment on aimerait juste voler de nos propres ailes ! Glisser sur les névés printaniers ou juste glisser comme on veut. Mais NON !
Car la règle est :
- Ne pas s'entraîner à plus d' 1 km de chez soi.
- Ne pas s'entraîner pendant plus d' 1 heure.
- ET EN HAUTE-SAVOIE ne pas monter plus haut que 100 mètres de dénivelé au dessus de son nid douillet. Et j'habite en Haute-Savoie. Je vais pas me plaindre. Un tantinet frustré. Mais safe.
Et 3 x 1 ça fait 1.
Hein ?! Eh oui n'a-t-on pas l'impression d'être dans la 3 ème dimension ?
Je crois bien que ce n'est pas une 1pression !
Ce bouquet 1 qui m'avait fait l'honneur de cette rencontre est lo 1 de nos préoccupations et tourments actuels. D'ailleurs lui est toute sa vie confiné dans sa Montagne. Souvent, j'ai remarqué, dans son 1 km2. Mais bon ! Nous ne sommes pas des bouquetins. Tant pis pour nous. Par habitude, par génétique, par besoin d'espace, par goût de découvrir, par besoin, par nécessité, l'homme veut sortir de sa maison et parcourir le monde. Et pour nous pauvres sportifs d'endurance pour le challenge et les sensations, le voyage se restreint au paté de maison. Nous voilà emmurés entre ces trois 1 qui nous font courir en rond tel un tigre dans sa cage.
Et pourtant il faut s'adapter. L'Adaptation est un des 3 grands principes de l'entraînement avec la Progressivité et la Continuité, rappelons-le. Sauf que cette fois-ci c'est plus qu'une contrainte. Par chance oserais-je dire, nous sommes tous dans la même galère. Alors le plus heureux sera celui qui s'adaptera le mieux, y compris sur le plan mental. ( relativiser, gérer le stress... ). Mais parlons seulement comment être heureux en s'amusant autrement. Je ne vais me concentrer que sur notre heure quotidienne de sport exterieur. Bien sûr !
N'allons pas nous mettre la tête à l'envers ! Je crois sincérement qu'il y du positif en toute chose. (indépendament bien sûr du malheur pour qui ce virus a été fatal ou terrible). Mais en terme de changement obligé pour soi si on a la chance de ne pas être frappé directement.
Personnellement je n'aurais jamais fait ce que je fais depuis 5 semaines.
- Situation : j'ai la chance d'avoir dans mon périmètre comme on dit, chemins vicinaux et sentiers. essentiellement j'utilise une boucle qui va un 1 km en decendant ou montant rive droite la riviere qui suit la vallée, puis je la redescends ou remonte rive gauche. C'est selon le sens de rotation choisi. Au jeu des petits contournements et des petites bosses la boucle fait 5,4 kms et propose un dénivelé de 80 mètres. J'ai aussi un autre option plus courte en distance mais qui comporte l'avantage d'avoir des côtes.
- J'utilise surtout la sortie la plus roulante, par choix jusque ce jour et je vais utiliser davantage la plus en pente à partir de maintenant.
- La roulante autant dire que je la connais par coeur. J'ai mis en repère pour l'aspect ludique et utile des segments STRAVA. Pour toutes les côtes mais aussi pour des bouts plats caractéristiques. Parlons d'elle :
- Soit je la cours tranquille en endurance fondamentale, soit vite et le travail tend au travail de seuil, soit je fais de l'intervalle plus court.
- Rappelez-vous ce que l'équivalent effort (EE) lorsqu'un denivelé existe sur un run ? 100 m en vertical équivaut à 1 km horizontal. Ainsi sur 10,8 km avec 160 m+ l'EE = 10,8 + 1,6 = 12,4 km.
- TRANQUILLE : Je suis entre 11 et 12 km/h de moyenne. Parfois moins quand il s'agit de courir très cool, et parfois c'est pas prévu et 1 tour et on rentre. 55' env.
- SEUIL : je n'ai pratiqué que du seuil long. En effet je l'ai courru les 2 boucles de suite soit 10,8 kms et ce à 13 km/h. en 47 ', alors l'EE est de 14,9 km/h. Je sais que l'idéal serait du seuil inférieur à 20'. Car là sur 45' inutile de vous dire que je suis largement en fourchette basse de ma zone de seuil anaérobie lactique. Mais bon ca m'amusait et puis je suis loin de mes objectif et surtout je mets beaucoup moins les moyen qu'avant. J'ai assez donné. Ceci dit toujours motivé je compte bien maintenant commencer des séances plus académiques. Maintenant que les sensations sont revenues.
- PMA : Je ne l'ai travaillé que sur ces bouts ludiques tels sur les 3 côtes de la boucles et sur des bouts plats bien singuliers. Rien d'académique du type 10 x 1'30 rec 1'. Cela viendra plus tard. Se mettre une mine sur la côte longue, puis sur la courte puis en faire une autre cool par choix ou souvent par obligation car j'en peux plus c'est assez joueur et challenging. Grace au segment Strava je peux vois mes progrès de forme ( ou ma faiblesse du jour) tant en amélioration du temps que par mes sensations se bonifiant et que par mes pulsations.
Mon village, ma boucle
Pour conclure je sais que du fait du confinement je me suis entraîné complétement différement de l'habitude. Et ce pour du positif. Vous imaginez bien qu'en 40 ans de compétition j'ai pris du relachement quant aux séances de fondation du début de saison et séances qualitatives en tous cycles d'entrînement. Certes consciemment car les athlètes que j'entraîne recoivent les bons éléments, mais pour mon compte je m'endormais. J'ai donné beaucoup. Mais curieusement je me remets à aimer l'effort court qui de toute facon est necessaire. OUI si la montagne m'avait été ouverte je serais déjà à x centaines d'heures et x milliers de mètres + : Le plaisir, l'attirance des sommets et de la Nature et des grands espaces. MAIS j'ai donc amélioré mon endurance sur 1 heure et ma vitesse. Et c'est pas fini ! SANS PARLER DU RENFORCEMENT MUSCULAIRE À LA MAISON OU DEHORS. Un autre sujet à venir sans doute. Cela aussi ça manquait !
Encore 2 semaines à coup sûr. Mais je compte bien après le 11 mai me garder systematiquement une séance courte et intense, comme avant, comme au bon vieux temps.
Portez-vous bien !
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pourquoi s'entraîner pour le Trail pendant la Crise Corona ?
- Par stem
- Le 23/04/2020
- Dans COVID 19
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La DIAGONALE DES FOUS vous connaissez ?
Qui ne connait pas ! Même si on ne l'a pas encore faite. À faire au moins une fois dans sa Vie de Trailer, si l'on peut s'offrir le Voyage et si l'on en ressent la capacité. J'ai eu la chance de la parcourir 7 fois et toujours avec bonheur et même qund je n'ai pas réussi à franchir la ligne salvatrice de ma folie douce.
ON EN TRAVERSE UNE SACRÉE DE DIAGONALE EN CETTE PERIODE ! Alors avant d'en devenir fous à force de tourner en rond j'ai quelques petites idées pour la traverser sans trop d'emcombres. C'est ce que je vais vous raconter.
Cette image où l'on me voit (essayer de) sauter comme un cabri ne date pas d'aujourd'hui. Je n'en ai pas le droit. Vous non plus. Personne ! Elle exprime je trouve la LIBERTÉ. Celle que l'on a plus. Mais c'est juste ainsi. Vous pouvez lire dans les deux sens.
À nous de nous adapter je pense. Et voilà comment je fais et aussi ma vision des choses ici :
Je voulais juste déjà partager avec vous ce moment exceptionel ! Rencontre avec une horde de Bouquetins mâles. En ce moment je ne peux être avec eux mais ce que je peux dire c'est qu'ils s'en foutent bien. Même si là ils sont paisibles ( peut être car je le suis aussi ) vous imaginez comment ils le sont en ce moment même. La Nature a repris ses droits et tous ses êtres en profitent. Nous en faisons partie certes, mais la société nous dicte ses règles. Pour son bien, à la Société. Gardons le nôtre donc. Comment disais-je :
- En ce moment le sport est accessoire. Gardons notre bien-être en relativisant. Faire du sport : c'est qu'on a pas le Covid en nous. Sinon on le sentirait , d'ailleurs je crois que je l'ai un peu senti dernièrement.
- Si on a la chance de ne pas être infecté, appelons un chat un chat, alors oui il faut bouger. Et comment bouge un trailer en ce moment ? Je vais juste vous parler de ma situation.
- Aussi on s'entraîne pour un objectif. Toujours. Et ce peut-être juste pour se sentir bien, dans son corps comme dans son esprit. Et puis il a les compétiteurs, Vous, moi. Ce 1 er objectif de bien-être par l'action physique, la dépense enegétique, prévaut et pour chacun d'entre nous, compétitions ou pas.
- OBJECTIF DE COMPETITION. J'adore. Et vous ? C'est dans mes gènes, dans les gènes de beaucoup et l'on sait que les valeurs véhiculées sont toutes honorables. MAIS IL N'Y A PLUS DE COMPETITIONS ! C'est juste là qu'on doit s'adapter et se nourrir de l'essentiel : Le sport d'abord pour se sentir bien. Pour se sentir vivre, pour se sentir vivant (SURTOUT EN CE MOMENT). Bref je redis ce que je viens de dire. J'insiste donc.
- MAIS les compétitions reviendront. Il nous faut juste donc selon moi se dire que je bouge en conservant mes acquis.
- MAIS les acquis d'endurance pour tenir plusieurs heures ? Et bien ceux-là on se les met derrière l'oreille. Vous connaissez les règles comme moi.
- EN REVANCHE, oh comme elle est magnifique cette occasion de faire autrement. C'est l'occasion de se renforcer ou de s'assouplir. Puisqu'on ne le fait pas assez en période limpide voilà enfin l'obligation et cette belle opportunité de reconstruire ses bases.
PERSO, je refais en outre plus d'intensité. Juste ce qu'il faut. Juste ce que je ne faisais plus assez par erreur ( erreur consciente je suis entraîneur ; c'est toujours le coordonnier le plus mal chaussé). C'est clair que j'améliore rudement mon endurance sur 1 heure. Ce reboost servira quand tout cela sera derrière nous.
En attendant des jours meilleurs, Tchin !
Je vous donne rendez-vous ici sur le blog pour parler des stages. Evidement je suis touché aussi comme nombre d'entre vous. Mais j'ai des propositions.
N'hésitez pas à me dire un sujet en particulier qui vous interesse et dont on pourrait parler ici.
Portez-vous bien surtout.
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S'entraîner malgré la Crise ?
- Par stem
- Le 22/04/2020
- Dans COVID 19
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Le 13 mars 2020 les stations de ski fermaient. Et la mienne aussi. Aussi j'arrétais ma saison d'enseignement du ski alpin. Terminés les cours pour les débutants, les initiations en ski de randonnée, les rides de folie en hors-piste avec le cours free-ride... La saison stoppait 5 semaines avant l'heure. La Crise du Corona Virus atteint non seulement sa cible au coeur, que dis-je au poumon des plus malheureux, mais elle blesse aussi tout un système. C'est ce que je vais vous raconter.
ALEA JACTA EST ! Oh on va pas en faire tout un fromage ( d'Abondance, c'est là que j'habite ), et nous voici illico presto dès le 15 mars au sommet du Mont de Grange avec Luc mon fils et 2 potes et néanmoins collègues de mon ESF. Une rando à ski plutôt technique tant à la montée qu'à la descente et en même temps bucolique surtout au sommet avec un pic nic sympatique sur la table d'orientation et agrémenté d'une seven peaks, bière la plus célèbre du coin et justement en face des Dents du Midi qui a bizarrement le même nombre de pointes.
Le lendemain La Nation se confinait ! Et même le monde entier !
Fini les sommets attirants tels des sirènes de la Nature que l'on aime si pure. L'air est soudain impur. Enfin, seulement celui qui sort de nos poumons. S'ils sont malades de ce petit bout-en -train en forme de couronne avec des pics qui lui dépassent de partout et qui vont embeter bien nombre d'entre nous. On arrète la conquête de l'inutile si bien joliment décrite par Lionel Terray dans son livre : Les conquérants de l'inutile. Celui qui nous concquiert, c'est bien COVID ! 19 je sais pas pourquoi mais on s'en fout de son nom de famille ! Il est bien là et bien là ! Il est pas qu'un peu là ! Et mes compagnons de feu 6 ème Bataillon de Chasseurs Alpins sauront bien ce que je veux dire.
Voilà mon décor d'entraînement en ce moment si particulier. C'est forcément autour de chez moi, à mois d'un kilomètre, et comme on est en Haute-Savoie, le préfet m'a même demandé de pas monter trop haut : 100 mètres de dénivelé maximum au dessus de ma sweet home ! Om̐mmmm !
CE QUE J'EN PENSE ?
- Le sport n'est pas vital mais améliore la Vie
- Le COVID est létal et peut arréter la même Vie
- Nous ne sommes que peu de chose
- L'ENTRAÎNEMENT, sujet du billet de ce blog, est secondaire
- Vive le Sport certes et je le vénère mais surtout VIVE LA VIE, et j'en ai besoin
- ETJE PENSE À TOUS CEUX ET À TOUTES CELLES QUI NE PEUVENT PAS LIRE CES LIGNES À CAUSE DE...
Je vous donne rendez-vous pour le prochain billet pour parler vraiment de la facon d'adapter son entraînement et pourquoi surtout. Perso je bouge. Et c'est essentiel pour nous Sportif. En particulier pour les pratiquants du trail running dont je suis le premier passionné ! Portez-vous bien.
À bientôt pour S'ENTRAÎNER PENDANT LA CRISE
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MonSport Magazine
- Par stem
- Le 12/09/2012
- Dans ARTICLES
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Le trail, la montagne, points de vue de Chamonix aux sentiers du monde
- Par stem
- Le 11/09/2012
- Dans ARTICLES
- 0 commentaire
Chamonix, vallée du Trail. La capitale de l'alpinisme réoriente sa communication ; à juste titre je pense. L'alpinisme, ou la haute montagne a beaucoup moins d'adeptes qu'auparavant ou en tout cas l'engouement pour le nouveau sport "trail" amène de nombreux adeptes qui deviennent majoritaires par rapport aux premiers et Chamonix n'est pas dupe. De plus la formidable vitrine qu'offre l'UTMB est du pain béni !
Mon métier est celui de guide de haute montagne. J'ai donc un regard aiguisé par rapport à cette tournure d'un retour à la montagne. En effet, passionné de montagne, je considère particulièrement que ce milieu est à la fois unique et multiple ! Par unique je veux dire surtout qu'il est à percevoir dans son ensemble. En tout cas c'est comme cela que je l'ai toujours perçu, est ce à dire qu'il n'y a pas de petite et de haute montagne. Exactement, la haute montagne n'est pas mieux que la plus basse, elle est un autre domaine de cet ensemble. La Montagne est variée et toutes ses formes amènent des pratiques et des plaisirs différents. Elle amène en particulier le plus important, à savoir une connaissance de soi en nous poussant dans nos retranchements à force de vouloir la traverser ou la gravir, et donc surtout elle nous permet de nous élever (au 2 eme sens du terme...) avec l'intégration de valeurs louables telles le goût de l'effort, le respect et l'humilité envers la nature, etc... .Je suis un guide particulier car je suis aussi un trail runner. Je ne suis pas le seul. En revanche je le suis depuis très longtemps et ma vieille passion m'a permis d'en voir l'évolution et aussi d'avoir eu la chance d'en être un acteur privilégié. Je dirais, suite à ces observations, que le trail a amené une autre population à la montagne. Et c'est très bien : à l'esprit trail, ressenti et particulier mais difficilement définissable, vient s'ajouter l'esprit montagne. Certes ce n'est pas encore celui de la cordée. Cependant rares sont les compétitions de nos jours où existent l'entraide et la solidarité. Pourtant ici c'est le cas.
Sans être de l'alpinisme le trail est donc (aussi, mais pas que !) une activité de montagne, et Chamonix et sa vallée ne communique pas uniquement vers une manne mais bien pour cette valeur ou esprit "montagne".
Un des atouts majeurs de la vallée est cette épreuve de référence qu'est l'UTMB®. Elle est un point de ralliement. J'ai habité 12 ans dans cette vallée et je ne crois pas avoir fait tous les chemins, alors oui il y a de quoi faire. En plus de la multitude il y a la variété comme le terrain (technique ou roulant), les dénivelés (fort ou moindre, et même le plat), les différents sites proches les uns des autres. De plus tout en se retrouvant très vite dans des coins sauvages voire austères (ce qui nous apprend beaucoup), les moyens logistiques et de communication sont relativement aisés afin d'organiser son séjour sportif.
En revanche Chamonix n'a pas le monopole du trail. S'il est un spot, il n'est pas le seul. C'est justement une autre voie intéressante dans la pratique de ce beau sport : la découverte. Celle d'autres massifs, celles d'autres terrains. Les alpes sont grandes...et les alpes ne sont rien relativement aux montagnes du monde ! La vallée de Chamonix est à mon sens une belle vallée du trail, mais ce serait tellement dommage de ce point de vue d'être si restrictif.
En tout cas sur place j'aime en particulier les balcons sud et nord qui offrent à la fois plusieurs étages, de longs moments à flancs mais aussi qui permettent à l'aide d'une préparation sur carte de monter remonter, descendre redescendre à sa guise, permettant ainsi aux plus rigoureux de planifier temps de course alliés aux dénivelés négatifs et positifs voulus. Il y a des sorties phares aussi telles La Jonction : le départ originel de Paccard et Balmat en 1786 pour réaliser la première ascension du Mont-Blanc, entre Glaciers des Bossons et Taconnaz, amène à 2589 mètres, offrant 1500 mètres d'ascension d'un seul tenant mais surtout variés (forêt, puis points de vue sur les pyramides du glacier des Bossons, puis le minéral avant de buter sur les neiges et glaces éternelles, la face nord du Mont-Blanc en gros plan sur le nez !). La redescente peut se faire avec une variante coté Taconnaz, plus technique. Le Mont Buet alias le Mont-Blanc des dames (c'est pas moi qui le dit, et je ne me permettrait pas), côté massif du Giffre derrière celui des Aiguilles Rouges. On y accède soit côté Passy via le col de Salenton, soit côté l'Eau Noire, Vallorcine, hameau du Buet, via le vallon de Bérard. En fait ce n'est pas seulement la vallée et Chamonix mais les territoires juste voisins, et ceux donc des autres communes, comme celles juste citées mais aussi Les Houches, Saint Gervais, Les Contamines, Servoz... qui permettent l'offre de ces escapades aux trailers. Sans parler des territoires suisses et Valdôtains si proches et complémentaires.
Personnellement je ne m'entraîne plus guère dans les parages car j'habite désormais dans les hautes alpes (quel diversité aussi !). Cependant j'ai l'occasion de part mon métier d'y revenir souvent et avec plaisir. Par exemple cet été j'organiserais encore 3 stages autour du Mont-Blanc pour reconnaître le parcours de l'UTMB® et en faire apprendre les ficelles. En effets c'est aussi mon métier que celui de coacher et d'entraîner les passionnés de trail. Je partage donc ma passion aussi de fait.
Mon actualité c'est aussi en ce moment de m'entraîner avec beaucoup d'envie encore, de préparer mes stages de trail running proposés et mes ascensions sportives avec clients. Côté courses ce sera La Restonica en Corse en juillet, Cervinia X trail et Courchevel X trail fin juillet et août, le Grand Raid des Pyrénées (1) une semaine avant l'UTMB. Puis ce sera la participation au 20 eme anniversaire de la diagonale des fous à l'île de la Réunion.
Plus près je participe au QUECHUA Festatrail dans l’Hérault le 19 mai prochain.(2)
Cette année sera la première fois où je ne prendrais pas le départ de la dixième édition de l’UTMB®. En effet j’ai l’honneur et le plaisir d’être cette fois le consultant auprès de l’organisation. Pour la course elle même, avec les animateurs au micro et à la disposition des médias, ce sera une riche et exaltante expérience.
Cela fait 17 années que je pratique officiellement le trail running. En fait je pense que je le pratiquais bien avant en allant au devant de mes parents, qui m’ont amené vers cette montagne, courant vers les sommets, les y attendant et redescendant toujours en courant jusqu’à la vallée. Cependant j’ai un parcours sportif très varié et à plus ou moins haut niveau j’ai eu la chance de pratiquer assidument différents sports d’endurance tels le triathlon (10 années), le biathlon, le raid d’orientation, le raid multisport et bien sûr l’alpinisme. Après avoir tout «testé» je me retrouve à 100% en trail running, et aussi pour mon métier, l’ayant choisi pour sa simplicité d’usage, son esprit, son terrain d’emploi et surtout sa comptabilité avec la haute montagne qui est bien celle qui m’attirera toujours le plus. Je terminerais en disant que j’ai la chance de la faire découvrir, et qui plus est, à mes compagnon sportifs, les trailers...Ceux qui voudraient aller plus loin, plus haut !
Commencer le trail en montagne, comme pour toute chose sportive, demande de la progressivité. Pour les plus jeunes je conseille tout simplement d'aborder la montagne par toutes ses facettes, sans dossards absolument. Pratiquer la montagne demande du temps pour la connaître , l'appréhender et donc l'apprécier. De plus ces différents plaisirs apporteront sur le plan physique comme une préparation générale, une endurance et techniquement ce qu'on appelle le fameux pied montagnard. Car indépendamment du physique, les meilleurs trailers font la différence sur le plan technique, en particulier sur les zones escarpées, instables et dans les descentes.
Donc jeune en âge ou dans la pratique (je connais des jeunes trailers de 50 ans !) il ne faut pas griller les étapes, et si dans une définition du trail il y a "épreuve de longue durée", celle ci est relative et on trouve tout type de distance. Il faut y aller crescendo.
Pour revenir aux plus jeunes comme les ados ou jeunes adultes, s'ils sont compétiteurs dans l'âme, alors il existe aussi les courses à pied de montagne qui sont plus courtes, plus intenses et beaucoup plus adaptées. Ou tout simplement la course à pied classique hors stade. Et ce afin de parfaire leur condition de base qui leur servira toute une carrière. Ce sport semble difficile mais ne l'ai pas tant que ça. Il impressionne de l'extérieur. Mais ce qu'il faut savoir c'est que plus c'est long et plus c'est lent. Il faut simplement un entraînement adapté pour passer ce temps à se déplacer. J'ai souvent j'habitude de dire qu'un marathon n'est pas plus dur qu'un 800 m ! (J'ai même personnellement l'impression que c'est le contraire!). Le fait aussi qu'il n'y a pas que l'aspect physique mais en plus l'aspect gestion de course et des conditions peut montrer cette difficulté supplémentaire. Mais c'est comme tout, cela s'apprend.
Pour les aficionados et inconditionnels car touchés par l'engouement et la fièvre du trail, il faut bien retenir que ce n'est pas un sport traumatisant. Je m'évertue à le prouver. En revanche il peut le devenir si l'on ne s'écoute pas ou si l'on est comme certains jusqueboutiste. Il faut savoir diagnostiquer des sur fatigue tant à l'entraînement, qu'en course. Ce n'est pas forcément évident. Mais c'est pourtant très important. C'est pourquoi un suivi est utile, ou en tout cas un ou des regards extérieurs à sa pratique.
Chamonix c'est bien. Mais c'est en même temps très restricitif. Il y a tant de coins sur la planète pour marcher courir en découvrant, pour voyager et pour sortir des snetiers encore moins battus...
(1) dans l'ordre des courses le classement fut : 5 ème, 2ème, 5ème et 2ème.
(2) l'épreuve du marathon a été annulé pour cause de météo. (sacré épisode cévenole !)
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RENCONTRE AVEC...VINCENT DELEBARRE
- Par stem
- Le 10/09/2012
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rencontre avec un pionnier de la discipline, un montagnard au grand coeur et un athlète qui ne voit pas les années passer en étant sur le devant de la scène depuis le début. Ce grand Monsieur, c'est Vincent. On ne le connait pas personnellement mais on sent tout de suite chez lui sa simplicité et son accessibilité. En grand "sage" du trail, il nous parle de sa vie de montagnard, de l'évolution de la discipline, de l'UTMB, de ses projets et de STEM. Son job qui lui permet de partager sa passion au quotidien.
Peux-tu nous expliquer en quelques mots comment tu t’es retrouvé au cœur de la planète « trail » ?
Jeune coureur, vers l’âge de 12 ans, je devais être un peu astronome du trail car j’ai découvert dans mon propre espace cette activité très naturellement alors même qu’on ne l’avait pas encore baptisée ainsi : avec mes parents j’allais en montagne et je les attendais souvent tantôt au col tantôt au sommet, tantôt en bas à l’arrivée. Puis la planète s’est peuplée en particulier avec Les Templiers et les premières épreuves organisées. J’étais alors triathlète mais toujours montagnard et depuis 1995 je n’ai pas arrêté.
Tu as donc vu grandir cette discipline au fil des ans…Le trail prend-il la bonne direction ?
Il évolue encore dans le bon sens et il y a quelques prémices de dérives face auxquelles il faut être vigilent afin de préserver en particulier l’esprit qui lui est propre :
Le bon sens c’est quand je vois des jeunes très forts, qui gagnent et qui malgré tout restent simples et humbles. C’est quand je vois la masse des pratiquants grandir et s’interroger sur le milieu naturel qu’il traverse sportivement. C’est de sentir que ce sport reste sain et propre.
Les dérives pour moi c’est quand je me retrouve sur une ligne de départ et que j’ai l’impression d’être sur le départ d’un marathon sur route : chacun pour soi, dans sa bulle. C’est quand un champion qui me croise ne me dit pas bonjour (ils sont rares). C’est quand l’échange et le partage ne se ressentent pas à l’arrivée d’une course. C’est quand le nom trail est détourné pour une course qui n’a pas sa définition. C’est quand cette définition n’est même pas connue par la fédération support.
Mais j’ai bon espoir. On se doit, les pratiquants qui ont une expérience, d’être les garants de l’esprit de la pratique. Ce dernier est énormément induit par le milieu naturel et difficile sur lequel on se déplace et la grandeur du challenge physique. Cela créé « naturellement » une cohésion, une entraide. Ce n’est pas parce que le trail est une compétition et que de gagner reste louable et même souhaitable que ce n’est que de la compétition. C’est aussi un fabuleux prétexte de découverte de soi, du lieu et des autres.
Quel est ton plus beau souvenir depuis le début de ta carrière de traileur ?
Celui-ci est sur une fin de course. Pas parce que celle-ci s’est soldée par une victoire mais pour les sensations que j’ai connues : En 2006, à la diagonale des fous, entre Dos d’âne et l’arrivée à La Redoute je vole littéralement. Je ne souffre pas, je suis léger et je vais vite. Plus rien ne peut m’arriver, j’ai une confiance énorme. Il y a eu quelques autres sensations s’y rapprochant comme pour ma victoire à l’UTMB en 2004 mais à la Réunion ce fut un paroxysme.
Et le plus mauvais ?
A la western states peut être, en 2007. Je suis en tête devant Sott Jurek de 15’ puis je m’égare. Ensuite, alors que nous sommes ensemble je me résouds à l’arrêt à cause d’un genou douloureux. Je continuerai malgré tout la mort dans l’âme. Mais globalement ce ne fut que sportivement ce mauvais souvenir. Mais, l’expérience et la découverte de l’Epreuve originelle du trail en fut un très bon.
Tu fais parti des meilleurs depuis longtemps. As-tu des "recettes" pour rester en forme et compétitif ? (Entraînement, phase de repos, diététique)
Il y a je pense plusieurs raisons : Principalement le fait qu’à la maison le trail prenne ses distances ou que nous nous prenions cette distance. Sportivement, nous touchons à tout. Ce qui ne veut pas dire que je me programme rien. Au contraire. En particulier ce programme comporte des phases très distinctes avec une bonne plage de régénération. Ma façon de m’entraîner aussi biensûr. Je pense que je connais bien maintenant le repos nécessaire à chaque surcharge ou sommes de surcharges physiques. Enfin la pratique de la montagne, à l’état pur comme on dit, en troquant les runnings pour les godillots ou les skis. Ce milieu amène, outre les bienfaits de l’altitude et ceux du physique une certaine rusticité nécessaire et un profond épanouissement.
En 2010 et en 2012, à L'UTMB, on t'a vu très actif pour ne pas gâcher la fête à cause de la météo. Ces UTMB bis, c'était la bonne solution d'après toi ?
C’était la moins mauvaise, en 2010 en tout cas. Cette fin août 2012 il y a plus d'anticipation avec des parcours de repli. Malgré tout il a fallu gérer une contrainte non prévue : ne pas dépasser 2000 mètres d'altitude ! Il a donc fallu vite réagir pour dès le lendemain offrir la course qu'on a connu avec la logistique en place et aussi tout ce qu'on imagine pas comme 'acceptation des pays amis co organisateurs... Il y autra d'autres éditions comme cela, peut être dans 10 ans maintenant. Nous planifions sur un parcours de repli d'environ 160 kil.
L'UTMB est certainement aujourd'hui l'évènement majeur dans le monde du trail. Penses-tu qu'il faille le faire évoluer ou le concept est-il maintenant optimisé ?
L’évolution doit et restera celle d’améliorer le concept. Il est bon mais par définition pas parfait. Le but est d’avoir la satisfaction de l’ultra trailer, en créant une symbiose avec le pays du Mont-Blanc tout entier, la population, les institutions mais aussi garder un équilibre avec l’environnement. Il ne faut donc pas penser qu’au coureur. Proposer diverses courses, outre le delestement de la course reine, permet de découvrir ou de profiter de l’événement à un plus grand nombre qui le demande. S’il y a des « malheureux » non inscrits sur l’UTMB cela ne me fait pas pleurer. C’est une logique, plus de demandes que de places ! Nous sommes des nantis et il y a d’autres bonheurs , notamment les 3 autres belles épreuves.
L’amélioration se trouvera aussi dans l’anticipation des problèmes à résoudre. L’édition 2010 et 2012 ont été, en terme d’expérience, des éditions très intéressantes.
L’amélioration réside maintenant dans la pédagogie. On parle par exemple de matériel obligatoire, et c’est normal et il le faut. Mais pour moi l’idéal serait qu’il n’y ait pas de matériel obligatoire parce que tout le monde aurait tout ce qu’il faut dans son sac, comme on boucle sa ceinture de sécurité sans même plus y penser !
Quels sont tes projets ?
J’aimerais découvrir et j’ai encore envie de confirmer des rendez-vous incontournables. Découvrir le Japon pour un trail exotique et surtout un peuple d'ultra runners en allant à l' UTMont Fuji, en mai 2013. Découvrir aussi l’Elbruz où se déroule depuis cette année un grand trail. Aller en Hongrie chez Nemetz pour encore voyager. Bien entendu, retourner sur les grandes classiques tels l’UTMB et le GRR. Mais aussi participer à d’autres trails que je n’ai pas encore fait tels Belle-Ile.
…et entre tout ça du trail et de la montagne en compagnie de trailers avec STEM.
Tu es Guide de Haute montagne et tu organises des stages de préparation aux différents grands ultras… ( UTMB, Diagonale des fous…), le trail, un métier à plein temps alors ?
A plein temps, j’anime, conseille et encadre, en nature en général, tout ce qui touche au Ski, au Trail et à la Montagne. Le trail n’est pas la seule activité. STEM a pour vocation l’outdoor à pied en général. Mon objectif est d’amener les trailers à aller plus haut, plus loin, en haute montagne, pour la découvrir et aussi s’améliorer grâce à elle. Il y a donc aussi des stages en altitude, de la découverte de l’alpinisme et des projets personnalisés. En trail spécifiquement ce n’est pas que l’UTMB ou le GRR mais aussi du conseil et des stages à thème. C’est une énorme satisfaction et un grand plaisir que d’avoir comme métier le partage de sa passion.
Quels conseils donnerais-tu à un néo traileur ?
Principalement que ce sport est une activité de pleine nature et que comme telle il faut avant tout appréhender le milieu. Connaître cet environnement que l’on traverse pour mieux se connaître soi même.
D’un point de vue directement sportif, je lui dirais qu’il faut pas mal oublier ce qu’on connaît de la course à pied classique et qu’il faut la première année découvrir les nouvelles sensations, la nouvelle gestion de l’effort et reconsidérer complètement sa façon de s’entraîner.